Je sais pas vraiment quoi raconter, mais j'ai envie d'écrire. D'écrire sur moi, sur mes pensées, et pas que sur mes potes, mes délires et mes coups de coeur musicaux. Parce que oui, ça m'arrive de penser, voire de réfléchir. Sur moi, sur le monde, sur les gens, sur le système, tout ça quoi. Mais je garde tout ça pour moi. Pour pas faire chier les gens avec mes avis. Pour pas paraître intellectuelle. Pour pas me faire remarquer avec des opinions. Pour pas soulever un débat. Pour pas me prendre la tête avec les gens. Je suis lâche, je crois que c'est le terme. De peur de décevoir, de m'en prendre plein la tête, d'être ridicule, et bien je ferme ma gueule et j'attends qu'on me demande mon avis pour le donner. Et pourtant, je sais que ça fait chier les gens ce mutisme constant. Mes kiwis ne le connaissent pas. Mes choubis pas trop. Mais Eux, ils l'ont trop rencontré. Alors je m'efface un peu plus, j'attends qu'une main vienne me tirer de mon trou et me remontre à la vue de tous. J'attends, qu'on oublie qui j'étais. J'essaye de me construire différente, une nouvelle image. Celle de salope est très vite arrivée, mais pas comme je le voulais, j'ai donc du attendre que ça s'en aille, et puis maintenant je suis la blonde. C'est ça aussi, je joue le rôle de la blonde. Et une blonde, ça n'a pas à réfléchir. Donc je m'interdits de réfléchir, au moins en plublique.
Voilà, je ne voulais pas parler de moi comme ça à la base, je ne voulais pas faire une auto analyse de mon caractère. Trop tard.
Je suis unique. Pourtant, c'est évident que tout l'monde l'est, et que tout l'monde est pareil en même temps. Mais j'ai l'impression que pour moi c'est différent. Parce que j'ai un rôle. Que j'n'aime souvent pas d'ailleurs, mais j'en ai un. Que ce soit celui de la blonde, de l'alcoolo, ou de la ptite intello, de la fille super douée du club, de la première de la classe. On m'a toujours vu différente, de part cet 'exploit' aux yeux des 'normaux'. Et ça me poursuit. Et je suis toujours cataloguée. En même temps, les gens ont besoin de repères, et on s'attache vite à la première image que l'on a de quelqu'un, et c'est tellement dur de s'en défaire.
Je suis unique aussi par mon caractère. J'aime à le croire en tout cas. Peut être toujours grâce à cet 'exploit' qui m'a valu de murir plus vite que ceux de mon âge. Peut être parce que je connais du monde et que j'ai une vue plus générale sur les gens, ou que j'ai une faculté de deviner les gens. Parce que je m'exclue de tous les genres, pour affirmer que "je suis différente". Et puis ça me confère une certaine supériorité, que j'ai appris à aimer. Et par la même, j'ai appris à reconnaître mes défauts, même les plus gros dont chacun essaye de se convaincre qu'il n'a pas. Je suis égoïste, égocentrique, peu généreuse, lunatique, muette, je ne suis pas un super canon, je suis hypocrite, lâche, et sadique, je mens souvent, je me fais passer pour une fille exceptionnelle, je fais croire que je connais les gens, que mes yeux voient tout et qu'ils peuvent analyser tout l'monde, je pense que je suis une fille différente des autres filles, je catalogue les gens, je suis une fénéante, et par dessus tout, je m'aime. Parce que, oui, je me connais parfaitement, et je m'accepte, je ne veux pas être une autre, même plus à l'aise, plus aimée, plus belle, parce que j'ai mis 17 ans à m'accepter, que je me suis fait violence, et que j'ai compris pourquoi j'étais comme ça, que je sais que je ne changerai pas, alors j'ai décidé de m'aimer. Et depuis cette décision, je suis heureuse. J'ai des coups de cafard quand mon caractère me fait violence, mais j'accepte, et je rebondis, et j'aime ça.
Voilà, the article qui ne sert à rien, que je détesterai quand je le relirai, mais que je n'effacerai pas, parce que je le pense, parce que c'est comme ça.