J'ai envie d'écrire. Juste écrire. Aligner les mots, faire des phrases, raconter des choses, décrire des sentiments, faire évader les gens. Mais je n'ai plus d'endroit pour écrire confortablement dans mon journal, et puis il n'est pas fait pour ça, c'est un exutoire pour ma ‘vraie' vie, pas un outils de passe temps. Et je ne sais pas où j'ai rangé « mon conte », de toute façon, je n'arrive pas à l'avancer, je n'arrive pas à imaginer la suite, à continuer. Comme pour moi, la vie de mon héroïne est arrêtée à un point, elle ne sait pas ce qui l'attend, n'arrive pas à se décider, n'a pas beaucoup d'options, ou en tout cas ne les voit pas. La suite de sa vie est un mystère.
Ecrire. Mais écrire quoi. Que je m'ennuie ? Quel intérêt ? Parce que je veux être lue aussi. Quelle stupide exigence. Pourquoi ne pas vouloir être reconnue pendant qu'on y est ? Pourtant c'est ce que je veux. « Qu'est ce que tu veux faire plus tard ? » Alors que les autres petites filles répondaient naïvement princesse, ou institutrice, moi, je voulais devenir poétesse. Ecrire des livres, aussi facilement qu'on écrit une lettre à ses grand parents ou à sa meilleure amie, être découvert par un grand éditeur, vendre des best seller, être apprécié de tous. Un peu comme JK Rowling. Ou Tolkien, ou Hitchcock, Stephen King, et tous les autres.
Pourtant je ne veux pas être célèbre. Je suis bien trop pudique pour ça. Introvertie, égoïste et je n'aime pas les gens. Mais les écrivains, sauf JK Rowling, on connaît leurs œuvres, mais on fait moins attention à leur vie, ils n'y a pas de paparazzi qui campent devant chez eux, pas de magazines qui s'intéressent à leur vacances à la plage, à leurs amours ou leurs enfants, ils ne sont pas harcelés dans la rue pour des autographes, ils n'ont pas à faire leurs courses à Carrefour mal fringués avec des lunettes noires et un couvre chef. Alors la ‘célébrité' des écrivains, en fait, je la veux bien. Un talent reconnu nationalement. Etre traduite dans le monde entier. Donné envie à des jeunes d'écrire à leur tour, mieux, inspirer ces jeunes. Avoir un style à part. Etre étudiée dans les collèges et lycées. Quel narcissisme.
D'autant que pour tout ça, il faut que je pense à me mettre à écrire sérieusement. Je suis trop vieille pour ne compter que sur mon jeune âge pour être publiée. Parce que quand on a 14 ans et qu'on écrit un livre, on a plus de chance d'être un phénomène, et donc d'attirer les médias et les éditeurs. Trop facile. J'aurai du finir « mon conte » à cet âge là, je pouvais, voulais, mais trop la flemme, je sais pas. Commencer une autre histoire ? Mais par quoi ? Un classique « il était une fois » ? Et puis choisir des héros, une histoire extraordinaire, ou très ordinaire, mais racontée extraordinairement. Et puis déjà penser à la fin, pour ne pas rester bloquée au milieu du livre.
Etre original. Raconter différemment une histoire ni vécue ni déjà écrite. Comment on fait quand on ne lit pas, et qu'on a une vie totalement plate ? Faire une autobiographie ? Pour que les gens lisent qu'une ado aime un garçon qui ne l'aime pas, que cette ado essaye de s'intéresser à d'autres garçons qu'elle n'aime pas, et qu'elle ne supporte pas son frère qui lui vole ses amis. Waw. Pourtant, plus j'écris dans mon journal, et plus j'ai envie qu'il soit publié, un jour. Un jour quand je n'aurai plus aucun lien avec les protagonistes, quand je serai grande, quand je m'ennuierai dans mon boulot et que j'essayerai de renouer avec ma première passion, un jour quand je ne serai plus pudique, introvertie, égoïste et que j'aimerai les gens.
Voilà, je ne sais déjà plus quoi écrire. Pourtant je veux continuer. Ca me plait d'écrire instinctivement, de rebondir sur mes propres idées, de m'auto flageller, m'ouvrir les yeux. Et je m'imagine déjà en train d'imprimer ces paragraphes, et les faire lire, le recopier sur mon blog, et les faire lire, les donner à mes amis, et les faire lire, attendant les compliments. Je veux qu'on m'envoie des fleurs. Je veux qu'on me félicite, qu'on me reconnaisse. Je ne suis pas prête de publier mon journal (qui serait évidemment accompagné de mes blogs imprimés). Pourtant, ça n'a aucun espèce d'intérêt ce que je raconte dans ses paragraphes. Juste moi qui pense, qui imagine, qui rêve et qui s'ennuie. Je le ferai peut être lire, à ma mère, je le mettrai peut être sur mon blog, et j'attendrai. Qu'on m'envoie des fleurs, qu'on me félicite et qu'on me reconnaisse. Et puis je n'aurai peut être pas tant d'avis que ça, je ne les croirai peut être pas, les gens peuvent être vraiment faux culs. De toute façon, ils seront très peu à le lire, vraiment, à essayer de comprendre, à s'y intéresser, se sentir comme moi. Ceux qui écrivent peut être, se sentiront concernés, et encore. Je ne fais que montrer mon narcissisme.
Alors quoi ?
Il était une fois une jeune fille. Pourquoi toujours des filles ? JK Rowling elle raconte bien la vie d'un garçon ! Et pourquoi jeune ? Pourquoi je ne peux pas me mettre dans la peau d'une adulte ? Il ne me manque pas tant de données que ça pourtant… L'héroïne de << mon conte >> est une enfant, elle avait 6 ans au début, et maintenant elle en a 9, pour plus de crédibilité. Au mieux, mes personnages d'un délire sont des ados, 16 ans, guère plus. Soit. Qu'est ce qui lui arrive à cette jeune fille ? Elle a une meilleure amie, bien sûr, l'une des deux est le modèle de l'autre, elle a tout pour elle. Ce sera mon héroïne. Parce que je ne veux que raconter la vie d'une fille au caractère bien trempé, qui a de la répartie, qui est intelligente, appréciée de tous, et qui, bien sûr, est très jolie. Brune, toujours. Est-ce que je cherche à créer mon antonyme ? Peut être. Et puis il y aura aussi un garçon. Lui, il l'aime, parce qu'elle est géniale, mais il est trop timide. Elle, elle l'apprécie, mais ne le voit que comme un ami, parce que c'est plus facile comme ça, elle est indépendante. Mais à la fin « ils se marieront et auront beaucoup d'enfants ». Parce que c'est inévitable. Elle n'aura pas d'amour secret pour un garçon à fière allure et chouchou des filles, parce qu'elle est trop bien pour souffrir à cause d'un garçon qui ne lui montre pas d'intérêt. Ou bien parce que je ne sais pas ce que fait une fille avec du caractère pour attirer les garçons. Bien sûr, mon héroïne aura des problèmes à la maison, parce que c'est trop facile sinon. Ses parents l'aimeront, mais ne s'occuperont pas beaucoup d'elle, ça renforce son caractère. Ou bien ils se disputeront et divorceront, mais je ne sais pas ce que c'est, des parents qui se disputent. Ou bien l'un d'eux mourra, ça aussi, ça renforce le caractère.
Voilà, l'histoire est finie. Il n'y a pas de gros soucis, ‘d'élément déclencheur', ni de ‘dénouement'. C'est l'histoire d'une fille qui a envie d'écrire, mais qui est trop centrée sur elle-même pour y arriver. C'est l'histoire d'une fille qui n'a pas de problème et qui n'arrive pas à en créer à ses personnages. C'est l'histoire d'une fille qui n'aime pas son caractère, et dont l'héroïne a toutes les qualités qu'elle aimerait avoir. C'est mon histoire…
je vais lire ton blog, :)
et puis après j'irais dormir, en tout cas, tente ta chance dans l'écriture
parce que je suis sur que tu peux y arriver, tu écris bien et a de l'ambition
Donc voila, un jour peut etre je t'enverrais des fleurs
++